Tribune Nice Magazine N°15 / Mars-Avril 2023
Dimanche 5 février, l’émission Capital a révélé le trafic de déchets organisé vers l’Espagne par un fournisseur de la Métropole Nice Côte d’Azur.
Créée en juillet 2019 par un ancien cadre de Veolia, la société ENSO a obtenu en mai et juillet 2021 trois marchés, notamment pour le traitement du flux tout venant des déchetteries de la Métropole. Soit un montant prévisionnel de plus de 38 millions d’euros pour une société d’à peine deux ans d’existence.
L’équipe de Capital a caché des balises GPS dans des objets usagés et a suivi leur parcours après leur mise au rebut : non seulement ils n’ont pas été traités sur le territoire métropolitain mais ils n’ont pas été traités du tout puisqu’ils ont terminé leur trajet dans une décharge en Espagne.
Face à la révélation de ce scandale, Christian Estrosi a saisi le procureur. Le problème, c’est que c’est la troisième fois qu’il le fait. La procédure d’attribution à Veolia de la gestion du centre de valorisation de l’Ariane – que nous avions dénoncée à l’époque – avait déjà fait l’objet d’un double signalement au procureur.
Ce troisième signalement en l’espace de quelques années indique, a minima, un problème de gouvernance sur la gestion des déchets niçois. À la veille du reportage de Capital, j’avais demandé à Christian Estrosi de recevoir les présidents des groupes d’opposition pour nous fournir toutes les informations en sa possession sur ce dossier. J’attends toujours sa réponse.
Philippe Vardon